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Grosse bête noire
à Laurence, Catherine, Daniel, et les autres…
18 avril 2008
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Une envie folle
De me gaver
Monte à ma tête
Grimpe mon dos
Ronge ma gorge
Brise ma bouche
Hante mes tempes
Brûle mes veinesJe veux muer
Me tapisser
De l’intérieur
Sentir le plein
Au cœur du vide
Combler le manqueHapper le suc
Lamper le sucre
Gober le sein
J’ai soif d’amour
De lait de miel
De caramelUne mère de fer
Ignore les pleurs
Oublie les cris
Regarde l’heure
Le temps attend
Panique et mort
Quand viendra-t-elle ?
Reviendra-t-elle ?Quand elle revient
Biberon en mains
Bébé boira
Plus qu’il ne doit
Réclamera
Une garantie
Un supplément
Le rassurantPeine perdue
Bien avant l’heure
La soif est là
Accrue aigüe
Monstre fidèle
Calmar géant
Envahisseur
Des profondeurs -
Dompter la bête
Ou la nourrir ?
Lui donner un
Peu de plaisir
Cibler l’envie
Choisir la proieGâteau crémeux
Croissant moelleux
Melon juteux
Nougat de choix
Noix de cajou
Mousse de foie
Mur avocat
Doux chocolatEmplir mes joues
Et mes pensées
Gonfler mon cou
Mâcher lécher
Puis avaler
Jouir enfin
Suprême élan
SoulagementLa faim vaincue
Déjà s’oublie
L’amas d’amour
En moi se noie
Diffuse chaleur
Et pesanteur
Savoure sans fin
Estomac pleinSi tout passait
S’évacuait
Disparaissait
Tout irait bien
Mais la censure
De la luxure
Demain nous guette
Il faut agirA la romaine
Régurgiter
Sentir le bloc
Passer la glotte
Vider laver
Et s’apaiser -
Oui c’est honteux
Oui c’est dommage
Oui c’est coûteux
Oui c’est dégueuMais ça vaut mieux
Que de subir
Les bourrelets
Les quolibetsC’est moins méchant
Que d’enfumer
Que se droguer
Que s’imbiber
Que de taper
Sur les enfants
Que se trahir
Et c’est humainNul n’est parfait
S’il est en vie
Nul n’est serein
Face au destin
Nul n’est malin
Devant l’envieUne autre fois
On apprendraQu’on peut pleurer
Sans déprimerQu’on peut parler
Sans désolerQu’on peut dormir
Sans décevoirQu’on peut aimer
Sans désespoirSe pardonner
Se consolerMa peau aspire
A la caresse