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Métamorphose
A la vie…
Et aux amoureux de la forêt, Patrick, Fred, Peter…Mars 2008 - Février 2011
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Il est le solitaire
Le sanglier blessé
Il croit n’aimer personne
Pas un air qu’il se donneIl ne veut plus y croire
Aux caresses aux baisers
Trop peur d’être lâché
Il ne veut plus aimerIl ne sait plus jouer
Rire et s’abandonner
Pas le cœur de chanter
Le futur est brisé.Pitié l’a engendré
De miel il a manqué
Et de sécurité
Dans la mort a baignéLes corbeaux l’ont veillé
Lugubre maisonnée
Pensées tôt camouflées
Querelles ruminéesUne mère a aimé
A voulu la garder
Lui a fait des enfants
Des beaux, des bons, des grandsMais elle s’est lassée
A voulu le quitter
Afin qu’il se libère
Grandisse se guérisseIl est désespéré
Il ne sait pas changer
Il ne peut que rêver
Plutôt que d’affronterIl veut se retirer
Oublier disparaître
Il ne peut plus bouger
Transi gelé vidéIl ne peut pas bander
Atrophie agonie
Il n’ose pas jouir
Il faudrait exulter -
La maladie le guette
Mais elle n’a pas gagné
Il a su éviter
L’aigüe, l’irrémédiableIl sait se raconter
S’étonner s’abîmer
Ose à peine pleurer
Désir d’être sauvéIl n’aime pas tromper
Peur de se mélanger
Se noyer s’attacher
Besoin de se testerIl préfère partir
S‘écouter s’en aller
Pour panser ses blessures
Assouplir son armureEn forêt a cherché
Un animal pouvoir
Elan aigle jaguar
Remède au désespoirDéfendu son domaine
Bauges souilles cavernes
Sillonné les sentiers
Farouche randonnéeGrogné face aux canards
Aux ruses des renards
Voraces les belettes
Infâmes les moufettesDédaigné les hermines
Lièvres loirs zibelines
Polaires à chaque hiver
Fourrures éphémèresGuetté l’astre lunaire
Lové dans la ramée
La dame de lumière
Témoin des millénairesPeu à peu s’est calmé
Silence soulagé
Salué les hulottes
Débonnaires marmottes -
Surpris les écureuils
Les sentes des chevreuils
Amicales présences
Début de connivenceRepéré les pics verts
Timbales et tambours
Célébrant leurs amours
Le retour des beaux joursPerçu la voix des sources
S’épanchant sous la mousse
Goutte à goutte fugace
Affleurant en surfaceContemplé les castors
Conforter leurs trésors
Industrieux barrages
Abrités des oragesAdmiré les hérons
Pensifs au bord de l’onde
Les sursauts des saumons
Les truites vagabondes
Plongé dans les rivières
Lits d’anciennes tourbières
Happé les nénuphars
Blancs trophées du hasardJoué les lamantins
Les loutres les dauphins
Vivaces dérobades
S’ébrouant en cascadeSéché au pied des hêtres
Etreint le tronc des cèdres
Monté au mât des frênes
Bu la sève des chênesA rencontré les fées
Dentelles libellules
Moucherons minuscules
Dansant au crépusculeObservé les abeilles
Bourdonnant au soleil
Frôlé des frêles elfes
Les ailes papillon
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Pisté les hirondelles
Voltigeuses étincelles
Entrevu les rapaces
Choir du fond de l’espaceSuivi les oies sauvages
Au travers des nuages
Trouvé tout juste assez
De vie de bonne humeurLa chaleur la douceur
Des nids ornés de fleurs
Des trouées de lumière
Luxuriantes clairièresSemées de mandragores
Fougères passiflores
Racines et ramures
Rafales et murmuresIl a besoin de temps
De force d’une monture
Pour devenir le cerf
Ailé altier fécondPégase qui bondit
Décolle et atterrit
Vibrant de joie sur terre
Au ciel et dans les mersLe feu couve il le sent
Il saura le nourrir
Vent d’autan soufflera
Sarouar l’attiseraLa femme initiera
L’énergie demi-nue
En transe dévêtueToute à lui toute à elle
L’aidera à renaître
A gémir à jaillirIl sera là pour lui
Il sera là pour elle
Mais pour le monde aussiVivant offert ouvert
et riche et fort pas mort
Du moins pas avant l’heure…